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Botimet Fayard për librin e Kadaresë “Kur sunduesit grinden”

Ismail Kadaré évoque ici un épisode mythique de l’ère stalinienne: l’appel téléphonique de Staline à Boris Pasternak qui dura quelques minutes seulement, mais qui fit l’objet de multiples interprétations. L’auteur enquête minutieusement, chaque version étant pour lui l’occasion d’évoquer la relation de tout écrivain avec la tyrannie.

Ismail Kadaré évoque ici un épisode mythique de l’ère stalinienne et pourtant infime par sa durée. Il s’agit de l’appel téléphonique de Staline à Boris Pasternak en juin 1934, qui ne dura guère que trois minutes et qui, dans le maelström de l’Union soviétique d’alors et des pays du bloc de l’Est, donna lieu à toutes les rumeurs, à toutes les interprétations, contribuant en grande partie à affaiblir encore l’image du grand écrivain russe. Cette conversation hante Ismail Kadaré depuis ses années de jeunesse, alors qu’il étudie à Moscou et qu’il en entend parler pour la première fois.

Tel est le socle de ce nouvel opus qui permet à Kadaré de faire défiler en filigrane les grandes figures littéraires russes, mais aussi albanaises, toutes en proie un jour aux tourments exercés par la machine de la terreur totalitaire. Il met particulièrement en lumière la figure tragique d’Ossip Mandelstam, qui venait juste d’être arrêté, et qui est au centre de cette conversation téléphonique.

Dénonciations, intrigues, incertitudes, témoignages, hypothèses, poèmes-fantômes, multiples interrogations ont essaimé de par le monde et se retrouvent ici dans un labyrinthe de versions de plus en plus inextricables, que l’écrivain propose comme une exploration sans fin de la relation énigmatique poète-tyran.

Revivant plusieurs fois l’épisode à travers des moments critiques de sa vie d’écrivain sous l’ombre menaçante de l’Etat, mais aussi à travers la résonance d’autres écrivains à d’autres temps, Kadaré s’en empare, décortiquant chaque aspect, chaque piste, chaque signal, tel un enquêteur qui ne trouvera jamais la clé du rébus.

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Ismail Kadaré est né en 1936 à Gjirokastër, dans le sud de l’Albanie. Il parachève à Moscou, à l’institut Gorki, pépinière d’auteurs et de critiques, des études commencées à la faculté des Lettres de Tirana. De retour dans son pays après la rupture avec l’Union soviétique (1960), il se lance dans le journalisme et publie simultanément ses premiers poèmes. II écrit ensuite une nouvelle, qu’il remanie plusieurs fois, et qui finira par devenir son premier roman publié : Le Général de l’armée morte, celui aussi qui le fera connaître en Albanie.Il devient alors écrivain à temps complet. Parallèlement, il dirige la revue littéraire Les Lettres albanaises (publiée simultanément en français). Ayant rompu avec le régime de Tirana, Ismail Kadaré obtient l’asile politique en France en octobre 1990. Depuis quelques années, il vit entre la France et l’Albanie. Son oeuvre, publiée aux Éditions Fayard, est composée de romans, de récits, de recueils de nouvelles, d’un recueil  de poésie, d’une pièce de théâtre et de quelques essais. Sont aussi parus les douze volumes de ses Oeuvres complètes. Ismail Kadaré est considéré depuis quelques années comme l’un des plus grands écrivains de notre temps. Son oeuvre est traduite dans une quarantaine de pays. Ismail Kadaré a été élu membre associé étranger de l’Académie des Sciences morales et politiques au siège de Karl Popper en 1996. Il a reçu, en 1993, le prix Méditerranée-Etranger pour La Pyramide. Il s’est vu décerner, en juin 2005, le Man Booker International Prize parmi une sélection d’écrivains mondialement célèbres, parmi lesquels Saul Bellow, Gabriel Garcia Marquez, Günter Grass, Milan Kundera, Naguib Mahfouz et Kenzaburo Oe. Il a reçu, en 2009, le prix Prince des Asturies des Lettres pour l’ensemble de son oeuvre./Editions Fayard”.
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