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L’appartement d’Ismaïl Kadaré à Tirana: un site pour écrire à l’abri des regards

Figure  7. Appartement de Kadaré, toile entre le living et le studio de l’écrivain.

Elisabetta Terragni et Kurt W. Forster
Traduction de Jean-Luc Defromont
  1. Les maisons et les appartements jadis occupés par des écrivains et des artistes sont des piliers de la mémoire culturelle de maints pays, où leur visite constitue un atout fondamental du tourisme. On connaît les plaques en céramique bleu Wedgwood posées sur les façades de certains édifices londoniens pour rappeler aux passants que tel romancier ou tel scientifique y a vécu pendant le nombre d’années indiqué, qu’il est né ou mort dans un bâtiment dont, parfois, seul subsiste le souvenir. C’est la fascination pour les grands esprits qui motive de telles notices, mais également celle des lieux, aussi bien les observatoires où les artistes se sont emparés de l’expérience humaine (tel le 43 de la rue Raynouard, berceau de La Comédie humaine d’Honoré de Balzac) que les laboratoires où scientifiques ou bricoleurs de génie ont accompli des découvertes (par exemple celle des semi-conducteurs, qui s’est produite en divers points de l’espace et du temps au cours de l’histoire). On pourrait évoquer encore l’inscription à la mémoire des victimes de crimes atroces sur une maison de la rue principale de Vicence, ou les récentes polémiques qui ont entouré la destruction de la maison natale de Hitler à Braunau. Entre la préservation et l’effacement passe la ligne ténue des décisions politiques et des choix culturels.

2. Les demeures des écrivains, en particulier, entretiennent un lien étroit avec l’environnement qu’ils ont connu (Forster, 2008, 2010). Le visiteur se trouve préparé à l’abord de vastes territoires et d’une géographie complexe, celle des villes, comme s’il pouvait les percevoir à travers un périscope (Forster, 2014). Le logement se transforme progressivement en une sorte de vaisseau qui permet de voyager par procuration non seulement dans la réalité qui nous entoure, mais aussi dans cette réalité seconde que l’imagination de l’auteur a engendrée. Pensons, par exemple, au Combray de Marcel Proust ou à la côte anglaise de W. G. Sebald. La disposition d’une demeure ou d’un appartement éclaire parfois la façon dont ces deux domaines se répondent : l’extérieur, apparemment objectif, et l’intérieur, comme tenu en réserve à l’abri des regards. Lorsque Pétrarque vint chercher la solitude dans une gorge verdoyante, alors que sa vie était sans cesse partagée entre Avignon et sa Toscane natale, sans parler de Rome, siège vacant de l’Église, il se trouvait dans une position difficile : la géographie de l’Église qu’il servait se trouvait singulièrement clivée, et le nomadisme pontifical, comme l’amour de la langue qu’il cultivait, le forcèrent à languir dans un ermitage d’où sa vue embrassait le mont Ventoux, au sommet duquel, rapporte-t-il, il médita la leçon de saint Augustin sans cesser d’admirer l’univers créé sous l’un de ses plus majestueux aspects.

3. Avec Montaigne, nous cernons notre sujet de plus près. On sait qu’ayant quitté les charges publiques, il retrouva en 1571 la tour abandonnée de son domaine ancestral. C’était bien plus qu’une retraite, puisqu’il décida de joindre à sa bibliothèque celle de son bien-aimé La Boétie, et s’enveloppa ainsi dans la sagesse des Anciens dont il tapissa ses murs circulaires. Il fit graver des maximes, pensées et adages millénaires sur les poutres et les traverses du plafond pour dresser un barrage contre l’oubli, tout en s’attachant, quant à son propre individu, à la notion d’incertitude comme clé de la connaissance (figure 1). Sa tour – archaïque et isolée – se changea en ermitage où s’abritait la condition même du moi de Montaigne: doute et curiosité.

Figure 1. Michel de Montaigne, bibliothèque dans sa tourelle : poutres avec inscriptions, vers 1570.

Figure 1. Michel de Montaigne, bibliothèque dans sa tourelle : poutres avec inscriptions, vers 1570.

4. L’écrivain albanais Ismaïl Kadaré, né en 1936, connu pendant la plus grande partie de sa vie comme «l’autre Albanais célèbre», et originaire de la même ville (Gjirokastër) que le dictateur communiste Enver Hodja, a comparé son lieu de naissance, avec ses rues pavées et ses maisons échelonnées, à une gigantesque carcasse d’animal préhistorique. Il a décrit le tourbillon de contes et de propos sibyllins marmonnés par de vieilles femmes, le va-et-vient de détachements militaires miteux pendant la guerre et les souvenirs de sa jeunesse de rat de bibliothèque, se frayant un chemin à travers les strates d’une histoire qui déchirait la région depuis des siècles, de l’occupation ottomane jusqu’aux Balkans modernes (Kadaré, 1995 : 195-196). Depuis lors, Kadaré ne s’est jamais senti à sa place, en aucun lieu ni dans aucun temps: son examen de l’œuvre des grands auteurs, tels Eschyle et Dante, l’a porté à conclure que «l’état naturel de l’écrivain est précisément celui de voyageur vivant parmi les morts» (Kadaré, 2018 : 125).

5. Pour bien prendre la mesure d’un tel sentiment d’exil intérieur, encore faut-il passer de l’autre côté du décor. C’est tout l’intérêt d’une initiative prise en 2014 par le ministère de la Culture du gouvernement d’Edi Rama, qui a confié à l’architecte Elisabetta Terragni le soin de transformer en site d’éducation politique la Maison des Feuilles, nom de code désignant le siège du service de renseignement de Hodja. L’ancien QG de la Sigurimi, ainsi que plusieurs prisons et camps, a désormais pour fonction de présenter un aperçu des opérations répressives du régime stalinien qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et au-delà même de la mort du dictateur en 1985, a tenu la population dans son étau de fer. Cette villa couverte de lierre devant laquelle tout le monde passait comme si elle n’existait pas, située au centre de Tirana mais isolée derrière un mur élevé, était encore pleine du matériel acheté dans le monde entier pour permettre à la police d’interroger, d’enregistrer, de persécuter, de torturer et de juger les suspects.

6. Terragni a décidé de laisser le bâtiment intact, autant que possible, à l’exception d’un passage ménagé dans une extension de la maternité d’origine, construite en 1931. Notre équipe a passé deux ans à étudier l’équipement, sa provenance, la date de son acquisition et son utilisation. Nous nous sommes appuyés sur des documents d’archives, couplant patiemment les objets muets avec les rapports écrits. Nous avons fouillé les fonds photographiques et cinématographiques afin de raconter l’histoire des victimes auxquelles ce musée est aujourd’hui dédié. Nous avons imprimé des statistiques, des données, des graphiques et des textes sur les murs, les rideaux et d’autres surfaces dans l’intention de donner une voix à la maison et à ceux dont la vie a été prise dans les machinations de la Sigurimi.

7. Les équipements électroniques et photographiques sont exposés dans leur multitude et dans leur spécialisation très poussée au fil d’un parcours à travers 33 salles réparties sur deux étages, qui s’achève dans l’ancien laboratoire, conservé en l’état, où les matériaux étaient testés, les photographies développées et les enregistrements sonores écoutés (figure 2). La clé de notre installation n’est cependant pas le simple étalage de gadgets, mais l’exploration minutieuse de sources jusque-là inaccessibles. Nous avons en effet posé comme condition de notre travail que les archives d’État nous ouvrent leur documentation (inévitablement expurgée, dans certains cas) afin d’opposer au flou des rumeurs la réalité d’un matériau critique comportant les noms de toutes les victimes du régime.

Figure 2. Maison des Feuilles. Équipement de surveillance provenant de divers pays.

Figure 2. Maison des Feuilles. Équipement de surveillance provenant de divers pays.

8. Des tables graphiques et des images imprimées sur les stores et les murs déploient le décor des opérations de la Sigurimi. L’éclairage de l’ensemble de la Maison des Feuilles a été conçu pour recréer l’atmosphère particulière et les conditions émotionnelles qui caractérisaient ce travail policier. Dans le petit jardin, les appareils d’écoute d’avant-guerre, en analogie symbolique avec les activités cachées à l’intérieur, pointent leurs entonnoirs métalliques vers la ville, dont les conversations téléphoniques et les bavardages insouciants ont alimenté les oreilles toujours aux aguets des policiers, à grand renfort de micros-espions et d’appareils d’enregistrement portatifs. Dans une pièce en partie murée, un modeste mobilier comprenant des tapis, des chaises, un réfrigérateur emblématique d’un logement moderne, des bibelots peut-être équipés d’un micro, du kitsch folklorique et des journaux recréent un intérieur tellement normal et ordinaire qu’il en paraît inoffensif et surréel.

9. Quant à l’appartement d’Ismaïl Kadaré, plusieurs considérations ont incité la municipalité de Tirana à l’ouvrir au public : après deux décennies passées en grande part à Paris, l’écrivain et son épouse ont effectué de plus longs séjours à Tirana, où leur passé et leurs écrits ont suscité de nouveaux débats parmi les jeunes générations. Elena Kadaré, écrivaine elle-même, a publié unechronique détaillée de la vie et de l’œuvre du couple, notamment des scénarios de films et des interviews (Kadaré, 2010). De plus, le bâtiment remarquable où se trouve l’appartement qu’ils ont occupé à partir du milieu des années 1970 est étroitement lié au contexte de ces décennies où le pays fut soumis à un programme de modernisation à marche forcée (figure 3). Son architecte, Maks Velo, qui jouit d’une réputation méritée d’artiste rebelle et de bel esprit, était un vieil ami de Kadaré et a conjugué à plusieurs reprises ses propres actions avec celles de l’écrivain, en tant que concepteur de l’immeuble où il a vécu et défenseur de son œuvre littéraire. Le poète et parfois antagoniste Dritëro Agolli et le compositeur Feim Ibrahimi comptent parmi les privilégiés qui ont vécu dans cet édifice situé dans le centre de la capitale et jouissant d’une vue enviable.

Figure  3. Façade vers la ville. L’appartement de Kadaré est au deuxième étage, au centre.

Figure  3. Façade vers la ville. L’appartement de Kadaré est au deuxième étage, au centre.

10. Avec son empilement de pièces et de recoins sur plusieurs étages, sa terrasse tropézienne et ses cages d’escalier, il reflète bien les préoccupations architecturales des années 1970. Malgré l’aspect spartiate de l’ensemble, les détails sont soignés ; dans le cas de l’appartement de Kadaré, ils sont même conçus sur mesure pour satisfaire les souhaits de l’écrivain. La cheminée figure en bonne place parmi les éléments qui devaient être protégés avec soin des regards, car de tels emblèmes bourgeois de confort et de luxe étaient mal perçus (figure 4). Bien que de taille modeste et muni d’un chambranle simple en calcaire, le foyer évoque un lien archaïque avec la ville de Gjirokastër, et c’est devant lui, lorsqu’il séjournait en ville, que Kadaré préférait écrire, si possible à genoux.

Figure 4. Kadaré assis près de sa cheminée d’antan lors de l’ouverture au public, en 2019.

Figure 4. Kadaré assis près de sa cheminée d’antan lors de l’ouverture au public, en 2019.

11. L’une des premières interventions a consisté à ouvrir une fente étroite dans le mur de la cage d’escalier, à travers laquelle les visiteurs peuvent apercevoir la « cheminée cachée » avant même d’entrer dans l’appartement (figure 5). Cette manière de prélude prend la forme d’une coupure que seule la rétrospection rend possible et que seule l’analyse permet de justifier. Ainsi, l’accès actuel à l’ancien logement de l’écrivain n’incite pas le public à s’imaginer qu’il fait un bond dans le passé, mais à comprendre que c’est seulement à partir du présent qu’il peut le revisiter.

  • 1 Il a été créé à l’ex-Kinostudio de Tirana sur la base d’un fonds d’archives très complet couvrant l (…)

12. Divisé par un étroit couloir qui s’étend sur toute sa longueur, le logement se compose de deux unités : des pièces bien éclairées avec vue sur le centre-ville, et des espaces plus privés, en retrait. Des armoires murales munies de portes et de très belles étagères plaquées ont permis l’installation de petits théâtres, pareils à de délicats décors scéniques ou à des natures mortes, où se succèdent les thèmes conducteurs de la vie et de l’œuvre : l’écriture et la correction inlassable des textes ; les souvenirs de jeunesse liés à une ville pleine d’histoires douloureuses voire tragiques ; les séjours moscovite et parisien, tenant chacun dans un cartouche composé de quelques objets et images qui évoquent ces deux villes (figure 6). L’exposition des titres des nombreux romans de Kadaré occupe la plus grande salle, à l’entrée, tandis que deux films, l’un tiré d’un scénario d’Ismaïl et l’autre d’une histoire d’Elena, sont projetés dans une autre pièce, en alternance avec un montage vidéo qui témoigne de l’aspect de Tirana à l’époque où le couple y résidait (figure 7)1.

Figure  5. Entrée de l’appartement de Kadaré avec une petite fenêtre ouverte dans le mur.

Figure  5. Entrée de l’appartement de Kadaré avec une petite fenêtre ouverte dans le mur.

Inscription d’une phrase de Walter Benjamin: «Vivre signifie laisser des traces».

Figure 6. Assemblage d’objets, souvenirs, photos et documents du stage à Moscou, et publications autour du sujet de la mythologie.

Figure 6. Assemblage d’objets, souvenirs, photos et documents du stage à Moscou, et publications autour du sujet de la mythologie.

Figure  7. Appartement de Kadaré, toile entre le living et le studio de l’écrivain.

Figure  7. Appartement de Kadaré, toile entre le living et le studio de l’écrivain.

13. La transformation de l’appartement en lieu public doit déjouer les pièges habituels de ce genre de projet, éviter la célébration individualiste sans banaliser pour autant les tribulations d’un écrivain né dans un siècle qui, s’il enferra les artistes dans bien des faux-fuyants politiques, leur fournit en revanche assez de subterfuges pour se camoufler et prendre le large. Aussi ne pouvait-on faire l’économie d’une réflexion critique préalable sur les conditions qui ont présidé à la conception initiale du projet et sur le rôle que cette demeure d’écrivain est appelée à jouer dans l’avenir en tant que lieu de mémoire et de débat. Nous sommes tout à fait conscients de l’avertissement lancé par Kadaré à Alain Bosquet au début des années 1990 : « Voici quelques années, j’ai émis l’opinion que l’écrivain emporte son atelier avec lui dans sa tombe et que cela ne doit nullement nous attrister […]. Tout écrivain venu en ce monde se doit de créer son propre atelier à partir de rien » (Kadaré, 1995 : 140). C’est précisément parce que l’esprit créatif de l’écrivain meurt avec lui qu’une visite au laboratoire désormais disparu évoque le Zeitgeist (« l’esprit du temps ») et expose les conditions quotidiennes de sa vie et de sa pensée.

  • 2 L’une des interventions les plus efficaces est la nouvelle place Skanderbeg, dont la grande surface (…)

14La municipalité de Tirana, désormais propriétaire de l’appartement, en assure la gérance. L’édifice, chargé d’une histoire exceptionnelle, est appelé à prendre une nouvelle importance au sein de la capitale, du fait notamment de la transformation récente de ses espaces publics2.

15Entrepris en collaboration avec l’écrivain et plusieurs de ses amis proches, sans oublier ses jeunes critiques, le projet de rendre les logements accessibles aux visiteurs répond à un double objectif : d’une part rendre visible le lieu où un auteur remarquable a écrit ses livres en confrontant sans cesse sa liberté d’invention aux contraintes de la vie sociale sous le régime communiste et dans les démocraties occidentales, d’autre part profiter du recul qui rend aujourd’hui possible un examen historique du passé national albanais.

  • 3 La réputation internationale de Kadaré, qui fait que son nom a déjà été pressenti pour le prix Nobe (…)

16Les événements des années 1990 étant à présent derrière nous, le destin de Kadaré et de son œuvre – que sa traduction française signala d’abord à l’attention internationale3 avant d’être traduite dans des dizaines d’autres langues (figure 8) – nous invite à tenter une relecture critique, tout en explorant la fonction du récit dans la vie d’une nation qui, malgré sa proximité dans l’espace, se signale d’abord à notre attention par son isolement.

Figure 8. Documentation du succès international obtenu par le roman Le Général de l’armée morte (photo de Marcello Mastroianni dans le rôle principal), et statistiques de sa publication.

Figure 8. Documentation du succès international obtenu par le roman Le Général de l’armée morte (photo de Marcello Mastroianni dans le rôle principal), et statistiques de sa publication.

17. Depuis son ouverture au public le 28 mai 2019, l’appartement a cessé d’être l’ancien espace de travail d’un auteur vivant et invite le public à chausser des lunettes au moyen desquelles le passé du pays, bien au-delà de l’horizon des temps modernes, peut être cartographié et exploré. Les visiteurs auront le privilège d’embrasser cette vision rétrospective de l’histoire en un lieu d’où l’avenir était toujours perçu comme incertain, voire menacé. L’appartement pourra ainsi les introduire à l’imaginaire de l’écrivain et à ses innombrables ramifications dans le passé de l’Albanie, où résonne le lointain écho de la réponse rituelle qu’opposait aux événements imprévus l’une des vieilles Nornes (sortes de Parques) de son pays d’enfance: «C’est la fin du monde» (Kadaré, 2007 : 62).

18. L’appartement de Kadaré, transformé en maison-musée, propose une topographie de la vie de l’auteur à Tirana en témoignant de son inscription complexe dans la scène littéraire nationale et internationale. Chacun des éléments, des rendez-vous et des souvenirs présentés ici nous renvoie à sa méthode de travail (et de publication), à la micro-géographie privée de ses œuvres, et au singulier alliage de fables archaïques, de condition moderne et de liberté créatrice que seul l’esprit de cet écrivain était capable de concevoir et de former.

Bibliographie

Forster (Kurt W.). 2008. «The autobiographical house: around a haunted hearth», p. 38-59 in Philip Johnson and the Constancy of Change/sous la direction d’Emmanuel Petit. New Haven: Yale University Press.

Forster (Kurt W.). 2010. «Sir John Soane’s Museum, London: Melancholie des Sammelns», p. 288-293 in Mekkas der Moderne, Pilgerstaetten der Wissenschaft / sous la direction de Hilmar Schmundt, Milos Vec & Hildegard Westphal. Cologne, Weimar, Vienne : Boehlau.

Forster (Kurt W.). 2014. «Sebald’s burning train stations and monstrous courthouses». Log, 32, p. 11-23.

Heinich (Nadin). 2019. «Skanderbeg-Platz in Tirana». Bauwelt, 3, p. 24-27.

Kadaré (Helena). 2010. Le Temps qui manque. Paris: Fayard.

Kadaré (Ismaïl). 1995. Dialogue avec Alain Bosquet. Paris  Fayard.

Kadaré (Ismaïl). 2007. Chronicle in Stone. Édimbourg, New York: Canongate.

Kadaré (Ismaïl). 2018. Essays on World Literature: Aeschylus-Dante-Shakespeare. Brooklyn: Restless Books.

Notes

1. Il a été créé à l’ex-Kinostudio de Tirana sur la base d’un fonds d’archives très complet couvrant la pré-production, le tournage et la distribution d’œuvres cinématiques depuis 1952.

2. L’une des interventions les plus efficaces est la nouvelle place Skanderbeg, dont la grande surface légèrement incurvée (composée de pavés exploités dans toute l’Albanie) inverse la dynamique des forces avec les bâtiments environnants, dont les élévations imposantes sont maintenant protégées par une quantité de grands arbres (Heinich, 2019). Le projet, confié aux architectes belges du bureau 51N4E, a remporté le « Prix européen de l’espace public urbain » en 2018.

3. La réputation internationale de Kadaré, qui fait que son nom a déjà été pressenti pour le prix Nobel, a commencé avec la traduction clandestine de son roman Le Général de l’armée morte (1963) par Jusuf Vrioni, en français, en 1970. L’édition critique bilingue de l’ensemble de l’œuvre de Kadaré est publiée par les Éditions Fayard.

Table des illustrations

Titre Figure 1. Michel de Montaigne, bibliothèque dans sa tourelle : poutres avec inscriptions, vers 1570.
Crédits © Project Team.
URL http://journals.openedition.org/culturemusees/docannexe/image/4310/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 472k
Titre Figure 2. Maison des Feuilles. Équipement de surveillance provenant de divers pays.
Crédits © Elena Dorfman.
URL http://journals.openedition.org/culturemusees/docannexe/image/4310/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 428k
Titre Figure  3. Façade vers la ville. L’appartement de Kadaré est au deuxième étage, au centre.
Crédits © Project Team.
URL http://journals.openedition.org/culturemusees/docannexe/image/4310/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 524k
Titre Figure 4. Kadaré assis près de sa cheminée d’antan lors de l’ouverture au public, en 2019.
Crédits © Idrizi Gent.
URL http://journals.openedition.org/culturemusees/docannexe/image/4310/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 244k
Titre Figure  5. Entrée de l’appartement de Kadaré avec une petite fenêtre ouverte dans le mur.
Légende Inscription d’une phrase de Walter Benjamin : « Vivre signifie laisser des traces ».
Crédits © Elena Dorfman.
URL http://journals.openedition.org/culturemusees/docannexe/image/4310/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 332k
Titre Figure 6. Assemblage d’objets, souvenirs, photos et documents du stage à Moscou, et publications autour du sujet de la mythologie.
Crédits © Elena Dorfman.
URL http://journals.openedition.org/culturemusees/docannexe/image/4310/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 412k
Titre Figure  7. Appartement de Kadaré, toile entre le living et le studio de l’écrivain.
Crédits © Idrizi Gent.
URL http://journals.openedition.org/culturemusees/docannexe/image/4310/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 508k
Titre Figure 8. Documentation du succès international obtenu par le roman Le Général de l’armée morte (photo de Marcello Mastroianni dans le rôle principal), et statistiques de sa publication.
Crédits © Photo Elisabetta Terragni.
URL http://journals.openedition.org/culturemusees/docannexe/image/4310/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 320k

Références

Référence papier

Elisabetta Terragni et Kurt W. Forster, «L’appartement d’Ismaïl Kadaré à Tirana: un site pour écrire à l’abri des regards», Culture & Musées, 34 | 2019, 288-294.

Référence électronique

Elisabetta Terragni et Kurt W. Forster, « L’appartement d’Ismaïl Kadaré à Tirana: un site pour écrire à l’abri des regards», Culture & Musées [En ligne], 34 | 2019, mis en ligne le 16 décembre 2019, consulté le 22 février 2020. URL : http://journals.openedition.org/culturemusees/4310

Auteurs

Elisabetta Terragni

City College, New York
Elisabetta Terragni est professeure titulaire au City College de New York, directrice du Studio Terragni Architetti depuis 1993, cofondatrice et, depuis 2011, directrice de DRAW (Design, Research, Architecture, Writing, Brooklyn [NY] États-Unis). Elle exerce comme architecte en Italie, en Suisse, en Albanie et aux États-Unis. Dans de nombreux endroits, tels que des tunnels routiers abandonnés et des zones démilitarisées, elle a réaménagé les lieux pour les transformer en musées et requalifier les autres bâtiments avec une affectation raisonnée des sols. Elle a travaillé comme designer sur les expositions : Ettore Sottsass. Oltre il design, au CSAC à Parme en 2017 ; Re-cycle: Strategies for Architecture, City and Planet (2011-2012) et Erasmus Effect. Architetti italiani all’ estero / Italian Architects Abroad (2013-2014) au Maxxi de Rome ; et pour les 12e et 13e Biennales de Venise en 2010 et 2011. Les travaux de Terragni sont fréquemment présentés dans des publications internationales sur le design, l’urbanisme et le paysage, telles que : Int/AR Journal, European Museums in the 21st Century: Setting the Framework, Milan, AV (ArquitecturaViva), Perspecta, Engramma, Abitare, Domus, Log.
Courriel : elisabettaterragni[at]msn.com

Kurt W. Forster

Kurt W. Forster est professeur invité à la Yale School of Architecture. Il a enseigné aux États-Unis et en Europe (Université de Stanford ; MIT ; ETH Zurich ; Université Bauhaus de Weimar), fondé et dirigé des instituts de recherche (Getty Research Institute, Los Angeles ; Canadian Centre for Architecture, Montréal), et organisé de grandes expositions (Schinkel, Chicago, 1994 ; Carlo Scarpa, Vicence et Vérone, 2000 ; Herzog & de Meuron, Montréal, 2002 ; Biennale de Venise, 2004). Forster a publié de nombreux ouvrages sur l’architecture de la Renaissance (Giulio Romano, Palladio) et sur des personnalités telles que Schinkel, Scarpa, Mollino, Rossi, Gehry, Eisenman, ainsi que sur la photographie contemporaine (Ruff, Chiaramonte, Lambri). Plus récemment, il a publié Schinkel: A Meander Through His Life and Work, 2018. Il est membre honoraire du Royal Institute of British Architects, de l’Accademico di San Luca, et membre des conseils scientifiques du Centro Internazionale di Studi di Architettura Andrea Palladio à Vicence et de la Fondation Bauhaus Dessau (Stiftung Bauhaus Dessau). Il a été honoré du prix Meret Oppenheim et d’un prix d’architecture décerné par l’Académie américaine des arts et des lettres.
Courriel : kurtwforster[at]hotmail.com

https://journals.openedition.org/culturemusees/4310?fbclid=IwAR0iYevyaJaj2s8gmJt7RjGcxfKO8qpdP9pBGSgRBSMuCJyyULdKxpbXT8Y

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